Le Défi des 999 –  7 et 8 avril 2018

Le Défi des 999 –  7 et 8 avril 2018

Quatrième édition de ce que les organisateurs continuent d’appeler « La plus longue balade au roadbook d’Europe » ; ils ont oublié que notre « 666 Miles » les a devancés. Cela ne blesse pas notre ego et on ne dira donc rien à ce sujet, … pour l’instant.

Pour cette année, les membres du MCHB amateurs de ce type de balades avaient souhaité être présents en nombre et s’étaient inscrits pour la plupart dès le mois d’octobre, au retour des 666 Miles.  Et voilà donc la fine équipe constituée de Choupette, Jax, Alain et Dan, Dadito et Christine, Samcro et Jenny, Pierre et Romy, Lysiane et moi, prête à prendre le départ de la pompe de St. Ghislain ce jeudi 5 avril à 8.30’. Surprise, Angé nous accompagne ; Il ne va pas prendre part au rallye mais il fera la route et passera le séjour avec nous, bonne idée ! Il a beaucoup plu la nuit précédente, la route est humide, le vent souffle et la météo du jour prévoit un temps assez froid sur tout le parcours ; tenues de pluie et GoreTex de rigueur donc ! Au programme de la journée, environ 600 km qui doivent nous mener à Mercurey, village situé au cœur des vignobles de Bourgogne, à environ 25 km de Châlons sur Saône où nous avons réservé notre première soirée étape. Autoroute bien sûr… en tous cas pour la première partie de la journée. Tout le monde connaît le plaisir qu’a Jax de rallonger un peu les parcours pour visiter de belles régions… et c’est bien sûr ce qu’il a prévu de faire aujourd’hui, pour notre plus grand plaisir. Le Morvan, région inconnue de la plupart d’entre nous, sera donc notre terrain de jeu de l’après-midi. Nous quittons l’autoroute après Troyes et nous nous dirigeons vers Tonnerre. Au passage d’une sympathique auberge de campagne à Nitry, nous décidons de nous arrêter pour notre halte déjeuner ; La Beursaudière est un endroit charmant, vieille demeure joliment décorée de vieux objets ; un bon moment de détente bien mérité car le froid est malgré tout bien présent. L’après-midi se poursuit sans encombre et l’on profite des jolies routes et des beaux paysages ; collines verdoyantes, petits bosquets, cela ressemble un peu au pays de Herve… Arrêt au barrage de Pannecière pour quelques photos et poursuite du parcours ; à la sortie d’un petit village, les meneurs n’ayant pas attendu les suiveurs, le groupe se divise ; pour ma part, j’ai les coordonnées de l’hôtel dans mon GPS et je peux donc me débrouiller pour arriver à l’étape ; on décide donc de continuer seuls, avec Choupette, Angé et Pierre et Romy. Pas de problèmes et nous poursuivons ainsi notre itinéraire jusqu’à Autun à la sa sortie du parc régional du Morvan, à une trentaine de km de l’arrivée de la journée. La traversée de la ville est lente, feux rouges et beaucoup de trafic et tout à coup Choupette cale en démarrant… J’avance un peu et je vois dans mon rétroviseur qu’elle ne repart plus… Je la vois pousser la moto, je m’arrête et reviens vers elle ; « mon câble d’embrayage est cassé », me crie-t-elle en colère ! Et M… comment faire ? Nous sommes en plein trafic ! On met les motos sur le trottoir, on réfléchit un peu, Choupette se calme, j’appelle Jax pour l’informer de la situation ; je vais voir jusqu’au carrefour suivant pour évaluer ce qu’il a lieu de faire et nous avons de la chance ; après le feu, la route descend un peu et on devrait pouvoir pousser Choupette pour qu’elle démarre sans embrayage. Je prends quelques minutes pour lui expliquer comment elle va devoir procéder pour démarrer et pour changer de vitesses et elle semble rassurée. On pousse donc sa moto au-delà du feu, Pierre et Angé sécurisent le carrefour et quand le feu est vert, on pousse choupette vers la descente ; moteur en marche, elle enclenche la deuxième d’un coup sec et c’est parti ! On repart tous avec elle et je prends la tête du groupe ; objectif ne jamais devoir s’arrêter ; elle reste à une trentaine de mètres derrière moi et je lui indique par des signes ce qu’elle doit faire, ralentir ou accélérer en fonction du trafic, des carrefours, et des feux … Elle se débrouille à merveille et finalement on quitte l’agglomération sans s’être arrêté et une jolie route s’offre à nous pour effectuer les quelques kilomètres qui nous séparent encore de l’arrivée à l’étape. A l’hôtel nous retrouvons les autres qui sont arrivés seulement quelques minutes avant nous et les motos sont rangées dans la grange. Félicitations à Choupette, elle a parfaitement bien maitrisé la situation et son sourire à l’arrivée témoigne de sa satisfaction ! Allez hop, tout le monde à l’apéro et la première journée se termine pour le mieux pour tout le monde autour d’une bonne table pour un bon repas. Ah oui, j’oubliais, sur la fin, Dadito a perdu son sélecteur de vitesse ; une dame l’ayant ramassé, il a pu le retrouver sans mal et Samcro a aussi eu quelques problèmes de sélecteur… Il paraît qu’il ne faut jamais partir un jeudi !

Vendredi matin, il fait beau, la journée s’annonce bien et heureusement, il y a une concession HD à Châlons où l’on devrait pouvoir réparer la moto de Choupette. Reste 22 km à parcourir dans ces conditions et après un bon petit déjeuner, nous voilà repartis. Jax mène le groupe et Choupette est juste derrière lui ; même objectif qu’hier, arriver à destination sans s’arrêter et malgré le trafic et les nombreux carrefours dans Châlons, ce sera mission accomplie. Encore une fois chapeau à Choupette pour sa maîtrise ! Le personnel de la concession est sympa et efficace et la moto est prise en charge rapidement. Nous en profitons pour tourner un peu dans le show-room, quelques achats, un petit café, quelques photos lors de la remise de notre fanion aux patrons des lieux et une heure plus tard Choupette récupère sa moto en ordre de marche. En plus, la garantie a joué et aucun frais à ajouter, magnifique ! Le groupe reprend la route et l’objectif du jour est d’arriver à Avignon pour y rejoindre les autres participants des 999 pour une soirée de bienvenue à partir de 19.00’. Comme hier, Jax a prévu de découvrir autre chose que l’autoroute et d’éviter Lyon. Bonne idée et nous prendrons la direction de Grenoble. Vers 10.30’, sur l’autoroute quelque part entre Châlons et Mâcon, je franchis le cap des 100.000 km… Jax qui avait noté mon kilométrage au départ de Châlons, avait estimé le moment où ce cap serait franchi et me fait signe de prendre la tête du groupe pour l’occasion, sympa ! Je fais quelques photos du compteur pour figer cet instant important de la vie de ma « mobylette » et nous poursuivons la route vers Grenoble. Choupette nous a signalé son manque de carburant mais Jax est bien lancé et à un moment cela devient critique… On s’arrête sur un parking et Choupette est presqu’en panne d’essence. Je récupère une petite bouteille d’eau que je vide, je débranche mon tuyau d’essence et je lui donne un petit complément ; cela ne coule pas très vite et je ne remplis même pas la moitié de la bouteille… D’après les GPS, nous avons encore 20 km à parcourir avant de trouver une pompe !?! Va-t-elle y arriver ? Nous repartons et encore une fois, nous avons de la chance ; une pompe de « secours carburant » est annoncée à la sortie suivante ! Ouf, sauvés ! Surprise quand même lorsque que l’on voit le prix de 1,750 € au litre ! Finalement, Choupette fera le plein en ajoutant seulement 9 litres alors que son réservoir en contient 13, … Il n’y avait donc pas de risque de panne ! La lampe témoin de réserve semble être très peu fiable ! Le trajet se poursuit sur l’autoroute que nous quittons vers 13.00’ pour nous diriger vers le Vercors qui sera notre terrain de jeu de l’après-midi. Au loin nous apercevons déjà des sommets montagneux enneigés, sous le soleil c’est magnifique et j’ai hâte de m’en approcher davantage !     Après une halte déjeuner sur une terrasse ensoleillée où nous dégusterons des produits régionaux, andouillettes, gratins de fromage, bœuf mijoté, l’itinéraire concocté par Jax prévoit une montée en altitude par une petite route sinueuse. Malheureusement, elle semble être fermée, un panneau l’indique en tous cas clairement à la sortie du village. Jax qui mène le convoi hésite un instant, et se lance finalement entrainant avec lui le groupe sous le regard un peu interrogatif d’une jolie randonneuse pratiquant la marche nordique. Les premières centaines de mètres sont magnifiques, la montée est raide et la vue sur la vallée est splendide mais bien entendu, ce qui devait arriver arriva… Route fermée par un grillage infranchissable, éboulis de pierre, on ne passera donc pas. Demi-tour pour tout le monde et premiers petits soucis ; le revêtement de la route est très irrégulier, les accotements difficilement praticables… Angé pose le pied sur un caillou, perd le contrôle et pose sa moto sur le flanc gauche …. « Je vais lâcher… A l’aide, je vais lâcher » crie-t-il à l’attention du groupe… Entretemps Samcro fait un demi-tour par la gauche et manque de s’étaler… Voyant ces hésitations et comprenant la difficulté de la manœuvre, j’emprunte l’accotement de gauche pour remonter vers Jax qui est déjà arrêté. Entretemps, Alain qui a également commencé son demi-tour, se rapproche de nous et perd le contrôle de sa moto au moment de s’arrêter… Bardaf c’est l’embardée, et sa moto se pose sur la gauche en éjectant littéralement Dan qui se retrouve allongée dans les cailloux ! Plus de peur que de mal heureusement, pas de bobo, pas dégât aux motos mais un peu de tension, … Mais qu’est ce qui a pris Jax de monter alors que la route était barrée ? Me connaissant, je sais que j’aurais fait comme lui, le goût de l’aventure sans doute un peu excessif… Allez hop, tout le monde reprend la route vers la vallée pour se diriger ensuite vers les hauteurs par d’autres très belles routes, sinueuses à souhait et qui nous mèneront vers 16.00’ au somment d’un col où une vue magnifique sur les montagnes nous retiendra quelques minutes sur place, le temps de quelques jolies photos. Nous sommes entre la Drôme et l’Isère, et d’autres motards s’amusent sur ces routes « virolantes » ; nous sommes rejoints par un petit groupe qui nous observe… Ils semblent un peu étonnés de la présence à cet endroit de motards belges en Harley-Davidson… Et oui les gars, des bikers en Harley ça aime aussi les virages !

Nous quittons le Vercors en fin d’après-midi ; on reprend l’autoroute pour regagner un peu de temps et nous arrivons à l’hôtel vers 18.30’ ; endroit calme et retiré au sud d’Avignon, grand parking, belles chambres, piscine, hôtesse jolie et accueillante… On va être bien ! Le temps de décharger les motos, on se rafraichit et on repart en ville pour rejoindre le Memphis Coffee où les organisateurs des 999 ont prévu l’accueil des participants au défi par une soirée « à l’américaine ». Vieilles voitures, musique rock, bière, hot dogs et hamburgers… Nous y passons un bon moment et y retrouvons nos amis liégeois Dom et Poyon, ainsi que Michel, directeur du ADPC, mais aussi quelques habitués de ces évènements que nous côtoyons un peu partout en Belgique et en Europe… La soirée s’achève et nous reprenons la route de l’hôtel où nous prendrons encore quelques verres autour de la piscine. Deuxième belle journée d’un voyage qui s’annonce vraiment très bien !

Samedi matin, tout le monde au petit déjeuner à partir de 8.30’, les motos participant au « Défi des 999 » sont préparées en conséquence, montage des dérouleurs de roadbooks, chargement des vêtements chauds pour la nuit, vérifications mécaniques, … Nous sommes impatients de partir et à 9.30’ tout le monde est en selle, direction la concession HD d’Avignon. Sur place, il y a déjà beaucoup de monde, on attend plus de 250 participants mais les organisateurs ont bien fait les choses ; inscriptions à l’entrée avec remise du carnet de route et du roadbook pour le prologue et accueil à l’étage pour la remise du pack comprenant la casquette, le T-shirt et quelques souvenirs… Il y a du monde mais cela roule ; pas de perte de temps et nous sommes bientôt prêts à prendre la route vers Cabanne, point final du prologue où le départ effectif sera donné à partir de 14.00’. Pascal Cock nous a également rejoint ; il est arrivé hier et s’était organisé avec Jax pour nous accompagner pour le défi. Alain et Dan ainsi que Choupette sont partis faire le plein et nous les attendons à la sortie de la concession pour nous rendre en convoi et au moyen du roadbook vers notre point de départ. L’exercice est important puisqu’il doit nous permettre de nous familiariser avec la lecture d’un roadbook « boules-flèches » rarement utilisé pour les épreuves de ce type. Les épouses nous accompagnent pour le prologue, elles rentreront ensuite en taxi. Il avait été décidé que j’accompagnerais Pierre et Romy et que Jax mènerait l’autre partie du groupe ; je décide donc de partir en premier avec Pierre et Romy, rendez-vous à Cabanne, à une petite trentaine de kilomètres. Me voilà parti et à la sortie du premier rond-point, après avoir parcouru moins d’1 km, le témoin de charge de la batterie ainsi que le témoin « défaut moteur » s’allument ! Je constate aussi que le voltmètre indique moins de 10V de charge, ce qui est évidemment anormal… Je coupe un instant le contact et le remet aussi vite, … Rien n’y fait, il y a vraiment un problème ! Demi-tour et retour concession, je vais tenter d’obtenir de l’aide, mieux vaut traiter le problème maintenant que d’être en panne plus tard sur le parcours. Je fais signe aux autres qui sont encore là où je les ai laissés que je suis en panne et je mets la moto à l’entrée de l’atelier ; j’attends un peu et très vite je reçois l’assistance d’un mécano qui effectue quelques tests et prend quelques mesures… Alternateur ou régulateur en défaut, il va falloir rentrer la moto et travailler dessus. Le boss de la concession est présent et me demande de rentrer la moto directement pour ne pas perdre de temps. Jax est entretemps venu voir ce qu’il se passe et je lui annonce que je suis bloqué ici pour l’instant. De commun accord, il va donc prendre la route et effectuer le prologue, je l’informerai plus tard de ce que je ferai, partir ou abandonner, dépendant de l’état de ma mobylette ! Le verdict tombe assez vite, il faut changer le régulateur, heureusement la pièce est en stock. Et me voilà donc coincé ici avec Lysiane, les autres du groupe sont maintenant tous partis et nous décidons de prendre un verre au sympathique bistro/resto à l’ambiance très « US » situé sur le parking de la concession. Un bon moment que nous avons le plaisir de partager avec Sébastien Decuire, nouveau membre du MCHB et présent par hasard à Avignon ce week-end. Il est accompagné de l’un de ses amis et nous propose un verre que nous acceptons avec plaisir ; le temps va être long et nous sommes très heureux de le passer en leur compagnie. Il est maintenant 13.00’ heures, tous les participants au défi ont pris la route et le démontage des tonnelles est déjà en cours, … Cela sent un peu la fin et je ne peux m’empêcher de penser que je serai en dehors du coup et que mon aventure semble belle et bien compromise. Je décide de me rendre à l’atelier pour prendre des nouvelles ; la moto est encore sur le stand de travail et la batterie est en charge.

 « On a changé le régulateur, effectué les tests et il semble que tout soit en ordre » me dit le mécano.

« La batterie est en charge et nous fermons l’atelier le temps de prendre notre casse-croûte ; revenez vers 14.15’ » poursuit-il. Je décide donc de profiter de ce délai pour déjeuner au restaurant tout proche et nous nous y installons. Les mécanos et les responsables de la concession viennent s’installer à la table voisine quelques instants plus tard et je m’inquiète un peu en les voyant prendre l’apéro et plaisanter… pourvu qu’ils ne trainent pas trop ! Le temps passe et il est déjà 14.15’. Finalement je récupère la moto et m’acquitte de la facture (Oups… budget vacances déjà amputé de près de 500 € !) et sans plus tarder nous prenons la route de Cabanne ; je choisis la formule GPS plutôt que roadbook, … Nous avons déjà pris beaucoup de retard et mon seul objectif est d’arriver au plus vite et de prendre enfin le départ ! Nous arrivons sur place vers 15.10’ et Christine et Jenny, accompagnées de Angé sont là pour nous accueillir. Il y a des festivités sur la place mais plus aucune moto ! Je suis bien le dernier et, après avoir noté mon kilométrage, je me rends au contrôle de départ pour y recevoir le premier roadbook. Je me prépare, je fixe le roadbook, … les filles sont un peu stressées de me voir ainsi partir seul, mais finalement l’idée me plaît assez… Je vais rouler à mon rythme en essayant de ne pas me tromper tout en essayant de retrouver au plus vite d’autres participants. Il est maintenant 15.30’ et je roule enfin ! Mon « défi des 999 » a commencé bizarrement, il va me falloir quelques kilomètres pour me familiariser à la lecture des « boules/flèches » et au début je suis très concentré mais pas encore vraiment dans le coup… J’hésite un peu, je réfléchis beaucoup ; mais petit à petit, le rythme s’installe et une heure plus tard je commence vraiment à me régaler ; Saint Rémy, Les Baux, … Je suis au cœur de la Provence, les paysages et les villages que je traverse sont magnifiques, les routes sont dégagées et cela sent bon la liberté, … Mon plaisir est maintenant total et j’avale les kilomètres sans problèmes en direction de Arles pour arriver en Camargue ; le vent s’est levé, normal, on est en bord de mer et je poursuis l’itinéraire qui me mène à Sète où, surprise, au premier point de contrôle il y a encore des participants et notamment des amis du Flanders Field Chapter qui dégustent un petit plateau d’huitres offert par les organisateurs… Je fais évidemment de même, j’adore ça, mais toutefois sans perdre de temps car j’aimerais bien retrouver Pierre et Romy avant la nuit… Déjà 160 km parcourus et j’entame le deuxième roadbook, direction Bézier ; je suis à nouveau le dernier à partir mais l’écart avec les autres est maintenant très réduit et je ne tarderai pas à les rattraper un peu plus tard aux environs de Agde où ils s’étaient arrêtés, apparemment en pleine hésitation ! Allez, je ne suis plus dernier et je décide d’augmenter encore un peu le rythme… Après Bézier, on remonte un peu vers le nord-ouest direction Saint-Chinian, au cœur des vignobles de l’Hérault, en empruntant la D612, véritable ruban de bitume offrant des enchainements de virages larges et rapides, … tout ce que j’aime. Arrivée à Saint Pons de Thomières vers 19.30’ où je retrouve un grand nombre de participants et notamment les liégeois Dom et Poyon accompagnés de leurs amis français. Ils s‘apprêtent à partir lorsque j’arrive, je les salue en vitesse et vais faire valider mon carnet de route. J’en profite pour laisser un petit message à Jax pour l’informer de ma position ; nous avions convenu de procéder de la sorte ; comme ça, il saura que je vais bien et que je n’ai pas de problème. Les italiens de Varese sont encore là et les gantois arrivent lorsque je repars. J’ai pris le temps de prendre un petit café en vitesse et j’ai bien l’intention de rattraper Poyon au plus vite ! Erreur d’interprétation de ma part, je n’ai pas estimé le temps qui passe et il fait nuit très vite alors que je n’ai pas encore installé ma lampe de lecture… Malin ! Heureusement j’ai entretemps rattrapé des français et des suisses qui avancent calmement mais sûrement ; au passage des villages, je profite des éclairages publics pour vérifier les notes du roadbook et tout va bien… Je les suis ainsi pendant quelques kilomètres mais à un moment ils décident de s’arrêter ; je prends le risque de continuer seul sur cette route, il fait maintenant nuit noire et j’espère bien rattraper un autre groupe ; je pourrais aussi bien m’arrêter pour installer ma lampe mais une petite voix me dit de continuer… Ouf, j’aperçois devant moi de manière furtive quelques petits points rouges… Difficile d’estimer la distance qui me sépare d’eux, la route est sinueuse et je ne les vois pas tout le temps. J’augmente un peu le rythme et surprise lorsque je les rejoins … Le groupe de Poyon est là devant moi et va me guider jusqu’à la fin du trajet… Arrivée sous des grosses rafales de vent à Revel en Haute Garonne vers 21.30’ et surprise encore, Pierre et Romy viennent d’arriver quelques minutes avant moi. On est content de se retrouver et l’on passe un peu de temps pour manger un petit bout ; au menu, pâtes bolognaises et feuilleté aux pommes… Quel chouette accueil et on en profite bien car il fait froid et on sait que la nuit sera longue ! Départ ensemble pour le parcours suivant qui est annoncé pour une distance de 207 km ; 370 km ont déjà été réalisés depuis le départ de Cabanne et cela en seulement 6 heures, arrêts compris … Pas mal ! Direction Castres, Brassac et Lacaune, on est dans le Parc Naturel du Haut Languedoc et le vent souffle atrocement fort ; on poursuit vers le nord et on se dirige vers Saint Affrique dans le Parc Naturel des Grands Causses ; la D32 que nous empruntons est sinueuse et nous dépassons quelques groupes un peu plus lents qui, comme nous, se battent pour le mieux contre des rafales de vent qui par moments sont extrêmement difficiles à appréhender… Des débris de branches d’arbres jonchent le sol, les câbles électriques se balancent dangereusement à l’extrémité de poteaux qui paraissent bien fragiles face à ces rafales de vent… Un câble a d’ailleurs cédé et percute le sol à grand coups d’étincelles… Plus tard dans la nuit, on passe sous le viaduc de Millau dont la silhouette majestueuse se reflète dans la nuit, … Impressionnant ! Direction les gorges du Tarn et arrêt à Verrières pour une pause repas. Il est presque 2.00’ du matin et on décide de s’arrêter pour un vrai repos. On se débarrasse des combis et des vestes et on s’installe à table. Une soupe de fromage nous est servie ainsi qu’un plateau de charcuterie…

« Aller monsieur, il faut manger, … Dégustez ces bons produits de l’Aveyron, ils tiennent au corps, … » nous dit avec enthousiasme la petite dame qui faisait le service… La salle est bien remplie, et le va-et-vient des bikers crée une atmosphère joviale… Des rires gras fusent de partout, tout le monde s’amuse et en redemande ! La soupe n’a pas très belle allure mais me paraît bien bonne… J’apprendrai plus tard que nous serons les seuls du MCHB à avoir osé gouter de cette étrange pitance ! Il est 2.30’ lorsque nous repartons et il fait froid lorsque nous quittons le restaurant. J’enfile ce qu’il me reste comme vêtements chauds, un polar et un bodywarmer au-dessus de la veste, cela devrait faire l’affaire, enfin je l’espère ! Le roadbook suivant nous mène vers les Cévennes, et les routes sinueuses sont toujours au programme. Il faut maintenant parcourir 150 km et nous avons déjà fait plus de la moitié du parcours… Ou bien la suite va être beaucoup plus technique et plus lente, ou bien on arrivera avant midi… On verra bien, ne pensons pas encore à cela et concentrons-nous sur le parcours présent. Il y a du monde sur la route et cela traine un peu à mon goût … Je me lance donc dans une série de dépassements, Pierre me suit, en tous cas au début. Je me souviens qu’il m’avait dit avant le départ qu’il se sentait bien aussi pour rouler seul avec Romy aux commandes des roadbooks et tenant compte de cela, je continue à accélérer et je le distance peu à peu… La route me convient bien et le rythme est soutenu, je me régale et j’avance bien. Je rejoins un petit groupe qui va vite et je me mets dans leurs roues. On fait une vingtaine de kilomètres ensemble et ensuite ils s’arrêtent. Je continue à ce rythme jusqu’au point de contrôle suivant à Ales que j’avale en quelques minutes… Je repars aussitôt pour le parcours suivant, il est à peu près 5.00’ du matin, je n’ai pas encore eu de coup de fatigue et je veux garder le rythme… Environ 170 km à faire, je suis chaud et je démarre vite. Le jour commence à se lever et on se rapproche des gorges de l’Ardèche… Je sais maintenant qu’il y a pas mal de motos derrière moi mais je ne sais pas ce qu’il y a devant… Je n’ai aucune nouvelle de Fabrice et des autres et je continue donc à bonne allure. Je rattrape un groupe de 6 motos que je suis lors de la descente des gorges. Bollene, Carpentras, Pont Saint Esprit, on passe de l’Ardèche au Gard, de la Drôme au Vaucluse… on se rapproche du but. Je roule depuis environ deux heures et demi et je me rends compte que je serai vers 8.00 heures au contrôle suivant qui ouvre normalement à 8.30’… Cela veut dire que Jax et son groupe seront sans doute là-bas en train d’attendre l’ouverture du contrôle. Yes, j’arrive au Shovelhead café et effectivement ils sont tous là, et on est content de se retrouver ! J’apprends que Pascal a fait une petite chute dans les gorges de l’Ardèche sans gravité heureusement… Ils sont prêts à partir et Jax m’invite à repartir avec eux ; je dois faire valider mon carnet de route et j’ai envie d’un café ; je lui indique donc que je vais terminer seul comme j’ai commencé et que je les retrouverai à Cabanne. Je reprends la route quelques minutes plus tard et je suis excité lorsque je vois le Mont Ventoux à l’horizon ; le dernier roadbook va effectivement nous emmener là-bas mais le sommet est fermé, sans doute que la route est encore enneigée. L‘ascension se passe vite, la route est large et il n’y a personne excepté quelques courageux cyclistes qui affrontent courageusement le « Géant de Provence ». Changement de cap et direction de Sault puis de Gordes, magnifique village du parc Naturel du Luberon, qui en ce dimanche matin attire beaucoup de visiteurs, … La route est un peu encombrée et il faut être vigilant… Il ne faudrait pas se faire prendre par une voiture à quelques kilomètres du but ! Il reste une grosse demi-heure de route, il fait bon et je profite à fond de ces derniers kilomètres. J’arrive seul à Cabanne à 10.30’, il y a une vingtaine de moto qui sont déjà arrivées et je retrouve Jax et son groupe qui m’accueillent chaleureusement. On s’embrasse, on se félicite, Angé et les filles ont quitté l’hôtel de bonne heure pour être présents à notre arrivée. Que du bonheur ! We Did It ! Le pin’s est bien mérité et je me précipite pour le recevoir ; entretemps un commissaire a relevé mon compteur, j’ai parcouru 1.045 km en 19.00’ heures.

Détente bien méritée et nous prenons quelques bières avant de déguster le plateau repas proposé par les organisateurs aux participants. Pascal Cock nous a entretemps déjà quitté ; il va dormir quelques heures avant de reprendre la route du retour qu’il fera en une étape … Courageux ! La musique donne à fond, les pinups s’émoustillent à l’arrivée des motos, la fête bat son plein et il y a une foule abondante pour profiter de l’ambiance à l’américaine. Les groupes de motos rentrent petit à petit mais toujours pas de Pierre et Romy, pas mieux pour Dom et Poyon… Espérons que tout aille bien pour eux et l’on se renseigne auprès des organisateurs qui ont les listes des présences et des abandons… OK, ils sont tous passés au dernier contrôle et devraient arriver dans une heure environ. Entretemps, nous essuyons une averse orageuse et en quelques instants les motos sont trempées… On s’abrite tant bien que mal mais heureusement cela ne durera pas. Finalement Pierre et Romy arrivent tout sourire, et Pierre me dit qu’il s’était bien douté que je partirais seul à un moment ou un autre… Il a roulé à son rythme et Romy a fait un travail magnifique ; ils se sont comme souvent un peu engueulé mais ils forment malgré tout une équipe efficace et sympathique et qui mérite toute notre admiration. Nous attendrons encore quelques minutes pour voir arriver les liégeois et leurs amis français ; finalement tout s’est bien passé pour tout le monde et c’est heureux et fiers que nous prenons la route de l’hôtel.

L’après-midi se passera calmement près de la piscine, on boira quelques verres de vin blanc, … dans ces conditions la fatigue fût tout à fait supportable et vers 19.00’, après la douche (et les massages …) tout le monde est prêt pour le dîner à l’auberge voisine. Au menu, côtes et carbonnades de taureau… La soirée se terminera assez tôt pour les valeureux bikers. Lundi, on reprend la route du retour … Quoi déjà ? On n’a pas encore assez roulé ?

Lundi matin, petit déjeuner à 8.00’ et départ à 9.00’ ; objectif de la journée environ 500 km qui vont nous mener par l’autoroute vers le nord de la Bourgogne et plus exactement au village de Bèze en Côte d’Or où Jax a réservé un charmant hôtel ; vieille maison villageoise, l’auberge de la Quatr’Eurie est un hôtel dans lequel les chambres sont équipées de lit à baldaquin ; les pièces sont décorées à l’ancienne, les coins et recoins sont nombreux et je m’y perds un peu. Il y règne une bonne odeur de feu de bois, les saucissons pendent au plafond de la salle à manger, les planchers craquent, … Il y a une âme dans cette maison. Mon imagination m’y fait entendre le bruit des épées qui s’entrechoquent et les sabots de chevaux dans les ruelles voisines…

Nous y passerons une soirée magnifique et notamment par la bonne ambiance et par les rires de Christine et Jenny qui avaient un peu abusé du Sauternes… Pierre fût surpris lorsqu’il vît un bout de tissus blanc dépasser de l’arrière du pantalon de Jenny… Lors de son passage aux toilettes, un long morceau de papier y était resté coincé… Cela la fît encore rire d’avantage, sous le regard un peu inquiet de Samcro qui voyait déjà les difficultés qu’elle devrait sans doute affronter pour s’endormir et pour se lever le lendemain…

Tout allait bien le lendemain matin ; malgré l’orage violent de la nuit, le temps était redevenu sec et la météo de notre dernière journée s’avéra des meilleures ; pas très chaud mais soleil radieux et les 500 km qui restaient à parcourir se déroulèrent parfaitement bien. Aux alentours de Reims, une partie du groupe pris la route de Charleroi tandis que les autres décidèrent de retourner par la concession de Mons pour y saluer les amis qui avaient été informés de notre arrivée. Le temps d’une petite bière et chacun reprenait la route de son domicile… Il était 16.00’ lorsque nous rentrions chez nous. Pleins de souvenirs dans la tête et une seule envie… Repartir !

Merci pour à toutes et tous pour ces belles aventures humaines, que du bonheur…

Michel « The Historian » – Avril 2018


Michel Hannaert – Mons Chapter Hainaut Belgium – Historian – 00.32(0)473.76.60.59 – historian.officer@monschapter.be

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